Les éditions du Cabestan présentent:
Thierry LAFOSSE, les livres...
Le Télex, Thierry Lafosse 2019!
Le Télex, 15 janvier 2019
Bonjour à tous, et tous mes voeux pour 2019!
Trop gentil pour m'avoir accueillie pendant ces quelques jours de bonheur dans cet endroit magique! Merci, merci, merci!
L'occasion de revenir, Thierry, comme chaque année depuis maintenant 2010, sur tes livres et leur cursus, même si tu as arrêté d'écrire à notre grand regret depuis déjà bientôt dix ans!
J'ai repris Cabestan en 2018, et nous avons fait réediter déjà 5 de tes romans, avec ton autorisation. Le plus est cette fois la mise en ligne sur Amazon et nous avons déjà enregistré plein de commandes depuis leur présentation! Tout d'abord, es-tu content du travail?
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T.L: Un très grand merci à toi et ton équipe, Yanne! Belle année à tous! Je suis bien sûr enchanté par ton initiative, concoctée et réalisée ensemble l'année dernière à Plogoff autour d'une bonne table...Tu avais raison. J'avais décidé de laisser mes manuscrits en téléchargement libre sur ce site depuis 2 ans. Mais ton idée était la bonne. Cela redonne sans doute une deuxième vie à ces vieilles histoires! Quant à Cabestan, il te revenait presque de droit, et je suis heureux de voir ma fidèle et talentueuse amie en reprendre les rênes. Bravo!
Les nouvelles couvertures et formats sont superbes! Je n'oublie pas que je dois mon audience sur le Cap à tes articles trop élogieux, et à la Société Nationale des Phares et Balises qui a eu la gentillesse de mettre le premier bouquin sur Tévennec dans leur vitrine!
En cette époque, j'avais écrit pour notre plaisir, à moi et ma femme, d'abord! J'avais du temps, et nous étions sous le charme de notre nouvelle maison plantée dans ces landes du bout du monde! La maison de Nicole et Henri , que j'embrasse très fort, et dans laquelle ils ont laissé tant de bonnes vibrations!
Aussi pour nous, quelques exemplaires de chaque histoire auraient été largement suffisants. Mais on imprimait pas encore pour si peu en 1990...
.Je ne suis pas écrivain, mon métier est la musique.
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Y.S: Je n'ose pas te demander si tu vas te remettre à écrire? On a l'impression que la retraite ne sera jamais au programme chez toi! Après la production, musique, encore et toujours, en solo, en philarmonique, et retour à l'enseignement et aux master classes! Et le temps aussi d'être un excellent gestionnaire!
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T.L.: Je me fais beaucoup aider, quant à la dernière casquette que tu me fais porter. J'ai été obligé de le devenir bien malgré moi, mais je fais de mon mieux. J'ai en tous cas décidé de revenir avec bonheur à l'enseignement et y consacre la plupart de mon temps. Je n'ai jamais oublié que c'est mon vrai métier, et faire partager son art rend heureux!
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Y.S.: Tu l'es! Comment vois-tu d'ici les années à venir, en 2019, avec les agitations ambiantes?
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T.L.: Je suis d'un naturel optimiste, et crois toujours en l'homme et en sa capacité de réaction et d'adaptation. Beaucoup d'espoir sur nos jeunes générations. Cela dit, il faut être passablement naïf et intoxiqué ou à l'inverse très hypocrite pour ne pas prendre conscience du marasme qui nous attend! Certains s'y entendent très bien pour continuer à parler la langue de bois et profiter'encore un peu du système, donc condamner ce qui reste encore de notre pauvre pays et communauté exsangues. Dommage. Mais nous repartirons, après, et sur des bases plus saines. Un mal pour un bien, grâce à Dieu. Je crois!
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Eve-Clée
Code ISBN : 9781724191939
Voici une peinture émouvante d'un monde si chaleureux et vrai, et qui n'existe plus. Avec des personnages d'aujourd'hui, installés judicieusement dans le tableau, avec leurs incertitudes de nos années 2020...Eve-Clée, la clé des eaux, ce domaine au bord de la Sèvre Niortaise dans cette mystérieuse Venise verte...
​Nous sommes dans la lignée de "Suspends ta vie" (février 2012), avec ce dernier roman résolument visionnaire que nous offre Thierry Lafosse, qui cette fois encore a frappé juste! On est littéralement enveloppés dans l'histoire et on se fond avec délice avec les personnages dans ce décor unique du marais poitevin. J'ai ressenti un bien fou à la lecture de ces lignes, qui redonnent un vrai sens à la vie, un espoir dans nos vies de ce siècle, à la redécouverte très humble de nos racines, en abandonnant tous les faux semblants. Un bouquin comme on aimerait en découvrir plus souvent!
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Estrans
Code ISBN : 9781687363602
Il arrive parfois que des routes se croisent, alors qu'elles n'auraient jamais du se rencontrer. Et la vie semble commencer. Et puis, la fin d'un rêve, avec ses souffrances, inévitables. Jusqu'où peut-on aller pour retrouver coûte que coûte l'être que l'on a perdu, ou que l'on a imaginé. Une lutte acharnée contre le temps et l'oubli...Une improbable passion qui dévore et porte deux vies là où elles n'auraient jamais penser se retrouver! Une fresque mouvementée et colorée signée Thierry LAFOSSE qui nous emmène depuis Paris jusqu'au fin fond du comté de Kerry, dans cette Irlande sauvage et extrême, à un train d'enfer. Un régal pour le lecteur!
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Une rencontre avec Thierry LAFOSSE, pas si facile à joindre, en préparation pour ce Télex du 3 septembre.
Y.S : Enfin fixé pour quelques mois, dans ce petit paradis où vous avez eu la gentillesse de m’inviter encore une fois ! Et quand même trouvé du temps pour quelques belles lignes ? Deux manuscrits ! On en espérait pas tant ! On commence par « Eve-Clée » ?
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T.L : Quelques lignes écrites pour la plupart dans les avions et les trains, dans lesquels j’ai sûrement passé un peu trop de temps ces deux dernières années ! Celui-ci est vraiment le dernier. « Estrans » a été commencé en 2015.
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Y.S : Un livre très émouvant, et aussi une découverte d’un monde à part, au sein d’une province authentique et secrète, le marais poitevin, la « Venise verte ». Cela semble très vécu !
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T.L : Oui, je me devais pour ce dernier bouquin de revenir à mes racines. J’ai placé l’intrique autour du village de La Sèvre, sur les bords de la Sèvre Niortaise. C’est là où ma mère est née, là aussi où moi et mon frère allions passer nos deux mois de vacances d’été pendant notre petite enfance, chez nos grands-parents, installés quelques kilomètres plus loin à Arçais, toujours au bord de l’eau. Eve-Clée, qui signifie la clé des eaux, était le nom du grand domaine qu’ils dirigeaient à l’époque et qui a été détruit pendant la guerre. Il me reste quelques terres que nous nous sommes partagées avec mes cousines et que je garde précieusement, le site étant maintenant classé parc naturel. Ce sont évidemment aussi plein de ces souvenirs avec mon frère et mes cousines, nageant, naviguant et pêchant depuis nos « plates » dans cet immense labyrinthe de conches recouvertes de lentilles vertes, qui sont bien sûr rapportés dans ces pages. L’occasion aussi de rendre hommage à ces leçons de vieux maraîchins qu’étaient Denis et Angèle, les anciens. Leçons de vie et de nature patiemment dispensées pour leurs petits-fils, de celles qu’on n’oublie pas, qui marquent une vie et qui font nos racines.
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Y.S : Voici pour le décor, et le vécu saisissant ! L’histoire et les personnages qui évoluent dans le décor : atypique pour l’histoire ou atypiques pour les héros de l’histoire ?
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T.L : Anti-héros, alors. Les deux axes sont évidemment très liés pour que la « sauce prenne ».
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Y.S : Dans la quiétude de chaque page, on trouve aussi une dénonciation en règle d’un système un peu pervers, et qui va mener au drame. Parce qu’on ne peut plus le contrôler ?
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T.L : Je pense que si. Mais à la condition que l’on puisse au fond de soi retrouver sa liberté, noyé dans ces milliards d’informations et de stimuli plus ou moins frelatés qui nous agressent chaque jour. Ceci est l’histoire de quelques rescapés du système, qui ont à payer très cher la récupération de leur équilibre et de leur identité.
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Y.S : On y trouve peint un sombre tableau des outils virtuels que tout le monde a maintenant à sa disposition, et de l’excès de leur utilisation ! Plus de téléphone, plus d’internet?
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T.L. : Certes non ! Je vois difficilement comment on pourrait s’en passer maintenant. Ce sont d’excellents vecteurs. C’est l’abus qui mène à l’addiction. Toutefois, nous avons pris l’habitude ici de souvent mettre nos téléphones en mode silencieux. Peut-être aussi parce que lassés de recevoir des « sms » remplis uniquement de croustillants mais tristes phonèmes et autres onomatopées…Nous privilégions le mail. C’est bon pour tous : on tâche au moins d’y faire un effort de syntaxe !
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Y.S : Avec « Estrans », on renoue avec le climat des premiers livres, « Tévennec, porte de l’enfer » ou « Le naufragé » et j’ai l’impression que c’est à nouveau la passion dévorante et destructrice qui conduit toute l’histoire. Impressionnant, sans doute beau, mais implacable !
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T.L : Ces passions puissantes sont celles sur lesquelles on peut construire une intrigue. Existe-t-il une seule vraie passion entre deux êtres sans heurts ? C’est tout le risque à courir, et mes personnages ne font pas de compromis.
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Y.S : Et puis l’Irlande en fond, cette peinture aux couleurs graves qui porte les personnages ! Mais c’est le Loch Ness pourtant, magnifique photo choisie pour la couverture ?
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T.L : Prise de Fort Augustus, oui. Nous avons profité de quelques rendez-vous musicaux à Glasgow et Dublin pour aller randonner pendant une quinzaine de jours dans l’anneau de Kerry, puis dans les Highlands. Ces terres celtiques se ressemblent tellement. J’avais besoin de repères pour situer quelques actions. Il faut faire ces découvertes à pied. La dimension du cadre en fait une expérience vraiment initiatique. J’y retournerai !
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Y.S. : Merci en tour cas pour ce dernier opus, Thierry !
Après le dernier livre de 2012, on l’avait bien mérité, non ?
Yanne Scorff, Le Télex, 3 septembre 2019